
Interview avec Dr Konan Konan Jean-Louis, Directeur de la Recherche et de l’Innovation (DRI) du CNRA
«Pour les grandes ambitions, la Côte d’Ivoire peut compter sur le CNRA»
Après sa participation à l’atelier qui s’est tenu du 27 au 29 novembre 2024, à Dubaï, Dr Konan Konan Jean-Louis, Directeur de la Recherche et de l’Innovation (DRI) du Centre National de Recherche agronomique (CNRA) et point focal en Côte d’Ivoire de Gene Place international, s’est confié au service communication du CNRA.
Résumé de l’Entretien
Pouvez-vous nous présenter le bilan de votre mission à Dubaï?
J’ai été à Dubaï du 26 au 30 novembre 2024 dans le cadre d’un atelier International organisé par Global Trust et la Fao volet traité international des ressources génétiques. Cet atelier vise à rassembler les principaux genes places internationaux pour orienter et développer les activités essentielles au niveau de des centres. C’est dans ce cadre que la Côte d’Ivoire abrite la collection internationale de Cocotier pour l’Afrique et l’océan indien dont j’ai l’honneur d’être le point focal.
Quelle a été votre contribution à cet atelier?
Ma contribution a été de présenter les activités du gene place international basé à la station du CNRA à Port-Bouet, les difficultés rencontrées et de proposer des solutions pour la conservation du patrimoine international.
Pouvez-vous nous expliquer le mécanisme de financement?
La collection internationale a été érigée en 1999 et la Côte d’Ivoire a toujours bénéficié, jusqu’en 2012, de quelques financements ponctuels pour l’entretien et l’exploitation. Depuis lors, les financements, le partage d’informations et la mise en œuvre de certaines activités dont la régénération du matériel végétal ont été suspendus. Cet atelier a permis de dégager les priorités, évaluer le financement afin de relancer les activités.
Cette rencontre a-t-elle impacté le CNRA ?
Bien sûr que le CNRA est éligible au financement à venir. Notre dossier a été retenu et nous allons finaliser les contrats afférents pour que les financements puissent se mettre en place.
Quel est l’objectif de ce projet ?
Ce projet permet d’enrichir la collection. Grâce à elle, les chercheurs du CNRA ont pu développer des hydrides de cocotier améliorés qui servent à planter et à replanter toutes les cocoteraies aux niveaux national et international. A cet effet, la Côte d’Ivoire projette de disposer, à l’horizon 2030, de plus de 200000 hectares de cocotiers soit 4 fois l’existant. C’est un gros challenge pour la recherche qui aura besoin de financements pour soutenir le programme national et les besoins internationaux tant en Afrique que hors Afrique.
A quel besoin répondent les 200000 hectares ?
Les 200000 hectares répondent actuellement au besoin de la filière. Aujourd’hui, les cocoteraies en Côte d’Ivoire sont autour des grandes villes et sont souvent détruites au profit de l’urbanisation. Selon une étude avec l’Union Européenne, chaque année, la production ivoirienne baisse d’au moins 20 à 30%. Beaucoup d’usines de transformation ont des problèmes d’approvisionnement, le chômage s’annonce et l’activité risque de s’arrêter.
Qu’est-ce que le CNRA gagne dans ce projet de 200000 hectares de cocoteraie?
Depuis cette volonté d’étendre la production de cocotier, le CNRA reçoit beaucoup de demandes non seulement d’achat de semences mais et surtout d’encadrement des équipes. Jusqu’en 2030, le cocotier peut rapporter beaucoup au CNRA.
La Côte d’Ivoire peut-elle compter sur le CNRA pour la réussite de ce projet ?
Mais oui! Nous avons beaucoup d’experts dans le cocotier qui sont mobilisés et que j’ai l’honneur de diriger. La Côte d’Ivoire peut compter sur le CNRA dans la conduite de ses grandes ambitions de valorisation de la filière cocotier.
Merci !